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L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro assigné à résidence
information fournie par AFP 05/08/2025 à 05:23

L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro, le 26 mars 2025 à Brasilia ( AFP / EVARISTO SA )

L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro, le 26 mars 2025 à Brasilia ( AFP / EVARISTO SA )

L'étau judiciaire s'est brutalement resserré lundi sur l'ex-président brésilien d'extrême droite Jair Bolsonaro, assigné à résidence avant même l'issue de son procès pour tentative présumée de coup d'Etat, où il encourt plus de 40 ans de prison.

Sanctionné pour avoir bravé une interdiction de s'exprimer sur les réseaux sociaux, l'ancien chef d'Etat (2019-2022), déjà inéligible jusqu'en 2030, se retrouve entravé comme jamais.

Et ce malgré le soutien du président américain Donald Trump, qui a lancé une guerre commerciale contre le Brésil en représailles à une supposée "chasse aux sorcières" contre son allié.

Le Département d'Etat, à travers son bureau des affaires pour l'hémisphère occidental, a condamné la dernière mesure prise contre lui: "Laissez Bolsonaro parler!", a-t-il dit sur la plateforme X.

L'assignation à résidence de M. Bolsonaro, désormais confiné chez lui à Brasilia, a été prise par le juge Alexandre de Moraes, son ennemi intime en charge de son procès à la Cour suprême. Tout nouveau faux pas entraînera "immédiatement un ordre de détention provisoire", a averti le magistrat.

- Grand absent dimanche -

Le champion du courant conservateur dans la première puissance économique d'Amérique latine doit connaître l'épilogue de son procès historique dans les prochaines semaines.

Avec sept de ses collaborateurs, il est accusé d'avoir tenté d'assurer son "maintien autoritaire au pouvoir" malgré sa défaite face au président actuel de gauche Luiz Inacio Lula da Silva en 2022.

Motif de son assignation à résidence: des interventions à distance de l'ex-président lors de manifestations dimanche à travers le pays, qui ont été ensuite relayées par des personnalités de son camp sur les réseaux sociaux.

Le capitaine de l'armée à la retraite était le grand absent de ces rassemblements.

Visé par une enquête pour obstruction présumée à son procès, il était contraint dans ce cadre depuis la mi-juillet de porter un bracelet électronique et de rester chez lui soir et week-end. Il lui est aussi interdit de s'exprimer sur les réseaux sociaux, directement ou par le biais de tiers.

Lundi, lui a également été interdite toute utilisation d'un téléphone mobile. Plusieurs appareils ont été saisis chez lui, a annoncé la police.

Hormis ses avocats, toute visite à son domicile est également prohibée, sauf autorisation préalable.

"La justice est aveugle, mais elle n'est pas idiote", a martelé le juge Moraes, magistrat aussi puissant que clivant.

Drapeau brésilien sur les épaules ou à la main, plusieurs dizaines de partisans de M. Bolsonaro se sont rassemblés lundi soir à Brasilia, encouragés par un concert de klaxons d'autres sympathisants.

La sécurité était renforcée devant la Cour suprême, a constaté l'AFP.

- "Psychopathe" -

L'appui spectaculaire de l'administration Trump n'a jusque-là pas arrangé les affaires de l'ancien chef d'Etat.

Le 30 juillet, le département américain du Trésor a infligé des sanctions financières au juge Moraes.

Le même jour, Donald Trump a officialisé une surtaxe douanière de 50% sur une bonne part des exportations brésiliennes vers les Etats-Unis. La mesure entre en vigueur mercredi.

Instigateur des pressions américaines, un fils de l'ex-président, le député Eduardo Bolsonaro, a vu dans l'assignation à résidence de son père un "abus de pouvoir pour réduire au silence le leader de l'opposition". Pour lui, le juge Moraes est un "psychopathe hors de contrôle".

Le magistrat reproche en particulier à Jair Bolsonaro le fait qu'un échange téléphonique avec son fils aîné Flavio ait été relayé sur les réseaux sociaux.

Au moment de cet appel dimanche, le sénateur Flavio Bolsonaro haranguait des milliers de manifestants à Rio de Janeiro.

Après que l'ancien chef d'Etat eut enfreint une première fois l'interdiction de recourir aux plateformes numériques - mesure critiquée au-delà même de la mouvance bolsonariste, parmi la presse et les juristes -, le juge Moraes l'avait averti que le couperet tomberait en cas de nouvel écart.

Inéligible pour désinformation sur le système de vote électronique utilisé en 2022, l'ex-président dit encore espérer concourir à la présidentielle de 2026.

Lula, 79 ans, affiche sa volonté de briguer un quatrième mandat, s'il est "à 100% côté santé".

Il a lui-même été incarcéré pendant 580 jours en 2018 et 2019 après avoir été condamné pour corruption passive et blanchiment. Une condamnation annulée par la suite pour vice de forme.

7 commentaires

  • 08:08

    Jair Bolsonaro est d’extrême droite ?? En fait en placant ce qualificatif, on sait tout de suite l’opinion qu’a l’AFP d’une personne.


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